Passionnée de bien-être et d’alimentation, il y a quelques années, j’ai eu envie de participer à un stage de « living food »* (*Alimentation vivante) à Porto-Rico chez Ann Wigmore, l’un des centres les plus renommés dans ce domaine. Durant 15 jours, je me suis initiée à cette pratique très exigeante, car elle pousse la loi des contraintes à son maximum : il s’agit en effet d’une alimentation crue (ou cuite à moins de 42°), vegan, locale, sans gluten, sans sel ni sucre ni produits industriels. Le projet n’était pas de me convertir, mais de voir ce que je pouvais en retenir. Cela nous a permis de proposer par la suite des ateliers d'alimentation vivante à l'Institut de Naturopathie Humaniste, ceux-ci étant proposés par Aude Richard.
(Article écrit par Odile Chabrillac)
- Jamais sans mon jus d’herbe !
Soyons honnête : j’étais déjà accro avant de passer par Porto-Rico. Riche en enzymes et en magnésium, contenant 70% de chlorophylle, il s’agit véritablement d’un concentré de soleil et de vitalité. Difficile pour moi de m’en passer. Et mon pot de jus d’herbe (en poudre) m’a même accompagné sur les 1500 km de mon Pèlerinage vers Compostelle. Car si l’on peut faire son jus soi-même à partir de jeunes pousses d’herbe de blé (que l’on fait pousser ou que l’on achète en bac sur certains marchés bio), il est aussi possible de l’acheter en poudre séché à basse température (Chez Algotonic). Le goût est singulier, entre thé matcha et gazon… Il faut aimer. Moi, j'adore !
- Obsédée du vert
En revanche, c’est bien là-bas que je suis devenue une accro du vert (cru) à chaque repas. Choux, salades, épinards, cèleri, fanes, ortie… J’ai bien retenu la leçon que la base de notre pyramide alimentaire devrait être constituée de légumes verts foncés, afin de bien alcaliniser notre corps grâce à une nourriture riche en eau et en minéraux, et pauvre en sucre… J’en consomme dorénavant environ trois fois par jour (puisque j’en consomme dès le petit-déjeuner), ainsi qu’en salade, en soupe froide ou sous forme de jus de légumes. Les algues viennent complétées le tableau, pour leur richesse en minéraux et en protéines : on peut les saupoudrer séchées, ou les manger sous forme de tartare, de salade ou de soupe ;
- Vivent les graines germées (ou comment j’ai failli tuer toute ma famille) !
Plus vivant, ça n’existe pas, puisque les graines germées sont des plantes encore en train de pousser : elles sont particulièrement riches en enzymes, mais aussi en vitamines et en protéines de qualité faciles à assimiler. Il est possible de les faire pousser soi-même. Ce qui est plus économique, lorsque l’on en consomme à minima un demi-bol par repas. Sauf que… Un été, alors qu’il faisait très chaud et que je testais des recettes pour l’un de mes futurs livres, j’ai omis de respecter l’une des règles de sécurité : bien rincer les graines matin et soir, et surtout de le faire minutieusement avant de les consommer. J’ai oublié. Nous avons tous été malades… Depuis, je les achète toutes prêtes car je sais que leur traçabilité est irréprochable (et que moi, pas…).
- Un basique qui va et vient : la Soupe Energie
Incontournable de l’alimentation vivante, cette soupe (froide) est plutôt simple à réaliser pour qui dispose du matériel adapté, c’est-à-dire d’un blender suffisamment puissant pour pouvoir mixer des légumes frais : Vous allez en effet devoir faire un velouté d’environ 250 ml de légumes (courgettes, carottes, épinard), 220 ml d’algue type Dulse, 30 ml de lentilles ou de pois germés, 1 pomme ou 1 papaye, 1 avocat, et 2 à 3 poignées de jeunes pousses de tournesol. Ajoutez 225 ml de Rejuvelac (ou d’eau pure) et mélangez jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de grumeaux. A Porto-Rico, cette soupe est consommée au petit-déjeuner et au dîner avec un peu de crème de tournesol, d’algue séchée et de choucroute. Il m’arrive aujourd’hui d’en faire pour dîner ou en monodiète sur une journée.
- Un vrai coup de frein sur les fruits…
J’en avais l’intuition. C’est là-bas qu’elle s’est concrétisé : mieux vaut limiter le nombre de fruits que l’on consomme dans la journée. Pourquoi ? A cause de leur trop grande richesse en sucre. Seuls quelques-uns, pas trop sucrés, restent en odeur de sainteté, à raison de deux par jour environ : la pomme, la papaye, les baies, la pastèque (dont on passe aussi la peau à l’extracteur de jus), le citron vert (le lime). Et l’avocat. Tous les autres sont consommés de manière exceptionnelle.
- J’en ai pris de la graine !
Exit la noix de cajou, pourtant la grande alliée des végétariens, hélas trop riche en levures - ce qui risque de favoriser les candidoses (car chauffée pour être décortiquée) -, on va davantage se tourner vers les graines de courge, de tournesol, de lin, mais aussi les amandes, les noisettes, les pignons, les noix et les graines de chia pour réaliser des entremets, des laits végétaux, des yaourts et des fromages de graines. Autre noix à privilégier : celle de coco, sous toutes ses formes, l’eau, le lait, la chair… Elle vient mettre de la douceur au sein de ce mode alimentaire pour le moins exigeant.
- La déshydratation, nos succès et nos ratés
Déshydrater les aliments consiste à les chauffer à moins de 42° dans un four adapté afin de pouvoir les conserver. Aussitôt dit, aussitôt fait, sitôt mon retour en France, j’ai investi dans un déshydrateur et fait un certain nombre expériences, certaines goûteuses comme les chips de champignon au piment, d’autres moins réussies, comme les cuirs de fruits qui étaient trop secs à l’extérieur et trop collants en leur coeur… J’ai probablement encore besoin de pratique, et j’avoue ne pas faire preuve d’une intense assiduité. Pour ceux qui n’ont pas de déshydrateur, Il est possible d’utiliser votre four à basse température, et d’ainsi éviter un achat que, pour ma part, je n’ai sûrement pas (encore) rentabilisé.
- Vive la fermentation !
S’il y a en revanche une habitude qui s’est bien invitée dans ma vie, c’est celle de consommer davantage d’aliments fermentés. Riches en enzymes et en bactéries bénéfiques pour la flore intestinales, très digestes, les produits lactofermentés sont en plus enfantins à réaliser. J’apprécie la choucroute crue (que j’achète toute prête), mais ce que j’aime vraiment faire, c’est le Réjuvélac de Quinoa. La recette ? Mettez 1 tasse de quinoa à tremper 6 heures, puis à germer 2 jours (en rinçant bien matin et soir…). Puis versez 3 fois leur volume d’eau par-dessus et gardez à la température de la pièce pendant 2 jours. Videz le liquide obtenu dans un bouteille : votre Réjuvélac est terminé. Vous pouvez remettre une fois de l’eau par-dessus les graines et laisser reposer une autre journée. A boire à raison d’un petit verre avant les principaux repas. En y ajoutant un peu de jus de betterave et un peu de miel un jour de fête, vous obtiendrez une délicieuse boisson pétillante rosée.
Au-delà de l’alimentation
La méthode enseignée à Porto-Rico dépasse de loin la seule manière de nous nourrir. Elle est aussi une manière de prendre soin de soi, et de prendre soin de la terre…. Première recommandation : réaliser ses propres plantations afin de bénéficier des produits les plus frais possibles. Seconde recommandation : intégrer dans sa vie de nouveaux gestes de santé destinés à prendre soin de nos systèmes digestif et lymphatique. J’ai pour le coup été une bonne élève et poursuit avec régularité mastication, lavements et implants de jus d’herbe (afin de prendre soin de mon côlon), ainsi que le brossage à sec de ma peau et l’usage du trampoline (afin d’assainir ma lymphe).